PETIT DICTIONNAIRE DE LA MUSIQUE POPULAIRE
 
ACID

Acid rock : mouvement psychédélique des années 60, véhiculé par la scène de San Francisco (Grateful Dead, Jefferson Airplane).

Acid house : house music radical et dépouillé, avec sons acides de basse, ambiances psychédéliques et phraséologie hallucinogène (D-Mob, S-Express).

Acid jazz : revanche groovy et dansante sur la house, utilisant des instruments plus conventionnels, teintée de jazz et d'esprit funk (Galliano, Incognito).

 

AMBIENT

Quand la techno, sans l’omniprésence des BPM (Beat per Minute "battements par minutes"),  renoue avec la musique planante des années 70 et le new age. Ambiances relaxantes mêlant nappes synthétiques, sons éthérés et bruits de la nature (KLF, The Orbs).

 

BLUES

Musique populaire noire-américaine apparue dans les années 20. D'origine rurale et acoustique (blues du Mississippi : Robert Jonhson), s'est ensuite urbanisée et électrifiée avec l'exode rurale vers les villes du Nord (Chicago blues : Sonny Boy Williamson, T-Bone Walker, BB-King).

 

BOOGIE-WOOGIE

Expression pianistique du blues à tempo rapide (empruntant en partie au ragtime), dont la folie démarre en 1938 (C. Pinetop Smith).

 

BPM

"Beat per minute". Nombre de battements par minute qui caractérise le rythme. Terme de reconnaissance dans le cadre de la techno.

 

COLD WAVE

Vague froide et synthétique de l'après-punk, aux climats sombres et morbides, née dans les villes industrielles de l'Angleterre (Joy Division, New Order, Cure).

 

COUNTRY

L'autre musique mère du rock (avec le blues), découlant des traditions européennes (principalement anglo-irlandaises) amenées par les émigrants. S'est développée dans le massif des Appalaches (hillbilly music, old time), ainsi que dans le sud-ouest américain (western folksong).

 

DANCE

Toute la musique spécifiquement produite à la destination des discothèques autour de laquelle s'est développé un marché commercial après le phénomène disco. Dans les années 90, I'Europe concocte sa propre dance, baptisée "eurodance" (Corona, Masterboy, Bacalao).

 

DISCO

Vague danse lancée vers 1973 dans les clubs gay new-yorkais, empruntant à la soul et au funk, avec des synthés (Donna Summer, Chic, Village People, Bee Gees et le film "Saturday nigth fever").

 

DJ

Disc-jockey. Longtemps cantonné à enchaîner les maxis pour remplir les pistes de danse des discothèques, il est passé au premier plan dans le rap et la house et la techno se faisant technicien et créateur (scratching, samples, remixes).

 

DREAM MUSIC

Musique pour faire rêver. Version édulcorée, commerciale et accessible de la techno, marquée de mélodies accrocheuses et répétitives, à mi-chemin entre Jean-Michel Jarre et l'ambient (R. Miles, M. Snow)

 

DUB

Technique venant du reggae et née dans les studios jamaïcains des années 70. Consiste à garder uniquement les pistes des parties instrumentales des enregistrements, remontées et remixées avec ajout d'effets (échos, réverbérations...).

 

FOLK

A la base, musique inspirée du folklore blanc nord-américain, à dominante acoustique, avec retour aux instruments traditionnels et aux ballades. Mouvement porté par les milieux étudiants dans les années 60 (de Woodie Guthrie et Pete Seeger aux "protest song" de Joan Baez et Bob Dylan). En s'électrifiant, le folk devient folk-rock.

 

FUNK

Musique noire très rythmique (groove, role de la basse, pulsion charnelle) et à grand spectacle, apparue à la fin des années 60, héritée du Rythm and Blues et de la soul (Georges Clinton, Sly Stones, James Brown, Bootsie Collins). Évolue ensuite vers une musique dansante sophistiquée et influencée par le disco (Chic, Earth Wind and Fire et plus tard Prince).

 

FUSION

Métissage étroit de plusieurs musiques et influences. Qualifiait dans les années 70, la mouvance jazz-rock (Weather Report) et aujourd'hui, les mariages improbables de rock-hard-trash (Red Hot Chili Peppers et No One is Innocent).

 

GARAGE

A l'origine, désignait les groupes à la ferveur naïve et aux délires électriques qui ont explosé dans les années 65-70 (Seeds, Virgin Prunes, Flamin'Groovies). Aujourd'hui, désigne une house chaleureuse et chantée, dont le BPM tourne vers 110-120 (Adeva).

 

GLAM ROCK

Courant glamour lancé en Angleterre en 1972. Rock teinté de dandynisme et de paillettes, à tendance expressionniste, marqué par sa dimension visuelle et théatrale poussée et son extravagance vestimentaire. Du rock "décadent" de T.Rex et de David Bowie à la vague glitter (Slade, David Glitter).

 

GOSPEL

De God "dieu" et de spell "appeler". Musique religieuse afro-américaine issue de l'époque de l'esclavage, aussi désignée par "spirituals". Prit son essor autour de 1930, propagée par les chorales et les pasteurs chantants.

 

GOTHIC

Courant né au début des années 80, de la rencontre du cold wave et du hard rock, flirtant parfois avec la musique industrielle mais avec une dimension baroque, théâtrale et ténébreuse (Bahaus, Sisters of Mercy).

 

GROOVE

En argot du jazz (fin des années 30), signifie "musicalement dans le coup, inspiré et swingant". Terme désignant la façon généreuse dont "tourne" une musique, sa pulsion (rythme, swing, gimmick).

 

GRUNGE

Etiquette accolée au début des années 90 sur le rock rude et "sale" proche de l'énergie "punk" de Nirvana, puis élargie à toute la scène rock de Seatle (Pearl Jam, Soundgarden, Mudhoney).

 

HARD ROCK

Rock dur, né entre 1968 et 1970, du retour du rock aux bases brutes et blues, avec guitares saturées, rythmes martelés et volumes sonores élevés (Led Zeppelin, Deep Purple et Black Sabbath pour pionniers). S'est ensuite ramifié en plusieurs courants dont le plus important est le heavy métal.

 

HARD CORE

Courant techno le plus violent (sons industriels et métalliques) et accéléré (BPM dépassant les 180). A engendré le gabber (hardcore made in holland), le traschcore et le speed core (plus extrême et rapide). Représentants : Manu le Malin, Lethal Enforcer, Bass X.

 

HEAVY METAL

Branche la plus prolifique de hard rock. Désigne la seconde génération des groupes hard apparus dans les seventies et optant pour un rock au volume encore plus élevé aux structures plus simplistes et répétitives, aux rythmes martelés et à l'image plus violente (cuir et clous). Ex : Ozzy Osbourne, Van Halen, Def Leppard, Iron Maiden.

 

HILLBIILLY

Signifie musique des habitants des collines, ou version péjorative, des ploucs des montagnes. Terme apparu au début du siècle aux Etats Unis pour désigner la musique, aussi appelée "old time", qui s'est développee dans les Appalaches (violon, dulcimer, banjo, mandoline, rythmes empruntés au folklore irlandais ...).

 

HIP HOP

Culture de rue, qui recouvre plusieurs expressions issues à l'origine du ghetto noir et des banlieues : musicale (rap), picturale (graff), danse (smurf, break-dance)...

 

HOUSE

Genre apparu en 1986 à Chicago, mêlant en de savants mixages, rap, funk, rythme synthétique repris à la dance et éléments pillés et réarrangés (sample). S'est ramifiée en de nombreux courants dont le principal est l'acid house (Yazz, Bomb the Bass, S-Express, Coldcut).

 

JAZZ

Genre musical d'origine noire américaine, né entre les années 10 et 20, avec pour sources blues, gospel et ragtime de la Nouvelle-Orléans. Caractérisé par un large recours à l'improvisation, une manière particulière de traiter le tempo et, très souvent, une virtuosité instrumentale. A lui-même développé une arborescence très variée, du be-bop au free jazz.

 

JUNGLE

Courant issu de la vague techno, revenant vers les racines black et le groove, en empruntant au rap (rythme saccadé, accélération), au reggae (syncopes) et au dub (basse profonde, impression de ralenti).

 

METAL

Contraction de "heavy metal", branche noire et musclée du hard rock. S'est développée en courants extrêmes : le trash métal (voix caverneuse sur jeu fort et primaire), le speed métal (encore plus vite, encore plus fort), le death métal (qui surenchérit dans la symbolique satanique) et le doom métal (croisement death et gothique, type black sabbath en plus lent, nourri de paroles désespérées).

 

NEGRO SPIRITUAL

Chants d'origine religieuse des noirs américains (voir gospel), dont on retrouve l'influence dans la "soul".

 

NEW JACK

Nouveau courant essentiellement noir et américain, à l'origine apparu à la fin des années 80. Élégant et branché, langoureux et dansant, musicalement influencé par le rythm'n blues (pour son jeu), le rap (pour le breakbeat) et la soul (pour les voix) (réf. : Blackstreet, D'Angelo).

 

NEW WAVE

"Nouvelle vague", né de l'essoufflement du phénomène punk à la fin des année 70 et qui, tout en restant proche de la même énergie, se rapproche de la pop (sens mélodique, arrangement...). De XTC aux Pretenders, des Simples Minds à Boomtown Rats et U2, en passant par les tendances power pop, électro pop (Human Leegue), techno-pop (Depeche Mode).

 

PLANANT

Musique essentiellement instrumentale et relaxante, issue de la vague progressive des année 70, qui consacra les premiers synthétiseurs (Tangerine Dream, Klaus Schulze) et qui est revenue à la mode avec le "new age". On y rattache l'école répétitive américaine (Phil Glass, Terry Riley), voire certains artistes comme Enya ou Vangelis.

 

POP

Concept apparu dans les années 60 pour désigner la tendance commerciale du rock et, plus globalement, toutes les musiques qui en sont issues, mais qui, plus "lisses" et plus mélodiques, se rapprochent de la variété. Ceux qui l'illustrent le mieux : les Beatles, par oppositions, à l'époque, aux Rolling Stones, typiquement rock.

 

PROGRESSIVE ROCK

Courant particulièrement développé en Angleterre à la fin des année 60, qui s’éloigne des structures traditionnelles du rock et des racines blues pour explorer des voies plus spécifiques européennes. Se fait expérimental (Soft Machine, King Crimson), psychédélique (Pink Floyd), théâtral (Genesis époque Peter Gabriel). symphonique (Emerson, Lake et Palmer) ou sophistiqué dans les années 70 (Supertramp). On distinguera l'école de Canterbury (Caravan. Gong) et le courant progressif allemand (Can, Amon, Düül).

 

PSYCHÉDÉLIQUE

Vision musicale apparue dans les années 60, influencée par les expériences hallucinogènes. Lié à un style graphique et vestimentaire, le concept qualifie autant la musique des premiers Pink Floyd, certaines périodes des Beatles (Yellow Submarine. Sergent Peppers) ou des Stones (Satanic Majesties), en passant par Jimmy Hendrix et l’acid rock.

 

PUB ROCK

Mouvement underground et "live", propagé à la base par des petits groupes confidentiels dans les pubs de l'Angleterre au milieu des années 70. Consacrant un retour au rock énergique et simple, plus proche des racines blues / soul / country, le pub rock constitua les prémices du punk. Réf. : Elvis Costello, Ace lan Dury ou, en plus musclé, Duke Deluxe, Dr Feelgood, Eddie et the Hot Rods.

 

PUNK

Le plus grand électrochoc de l'histoire du rock Phénomène brutal de rupture, en réaction à l'embourgeoisement du rock, caractérisé par le rejet de tout acquis et la provocation (énergie brute, violence sonore, jeu iconoclaste). Son explosion, en 1977, fut de courte durée mais influença définitivement la musique (Sex Pistols, London SS, Clash, Damned)

 

RAP

Musique née dans les ghettos noirs américains qui découle du toasting développé par les DJs, talk-over issu du reggae et des sermons avec Run DMC, Public Enemy et les Beastie Boys et s'est enrichi de techniques (scratch, mix, sampling), avant de prendre des formes commerciales.

Deux tendances : la frange radicale et violente du gangsta rap (Niggers With Attitude, Ice-T) et le easy-rap édulcoré et accessible.

 

RAVE

Rassemblement le plus souvent informe (entrepôt, hangar, plage...) fédéré autour des musiques techno. Des fêtes underground et secrètes (dont le rendez-vous est donné par le bouche à oreille) aux grandes messes à ciel ouvert (la Love Parade de Berlin).

 

REGGAE

Genre musical populaire né dans les ghettos de la Jamaïque à la fin des années 60, héritier du rock steady (forme ralentie du ska), du mento (calypso jamaïcain), de la soul et des rythmes africains. Reconnaissable à sa pulsion ondulatoire, sa rythmique syncopée et l'importance du jeu de basse (Burning Spear, Jimmy Cliff, Bob Marley).

 

RAGGAMUFFIN

A mi chemin entre le rap et le reggae. Conserve l'apport du dub mais avec des instruments davantage synthétiques, une interprétation vocale mi-chantée mi-parlée et une élocution proche de celle des toasters jamaïcains (Shaggy, Shabba Ranks ou, en France, Daddy Yod, Raggasonic et Tonton David).

 

REMIX

Vient de "mix" ou mixage, à savoir le dosage des différentes pistes composant un enregistrement pour lui redonner sa forme définitive telle que reproduire sur le disque. Le remix est un nouveau dosage de ces éléments qui en donne une version et une vision différente, destiné principalement aux discothèques, avec surexposition des parties instrumentales, mise en avant rythmique, ajout éventuel d'effets et éclatement de la structure.

 

RYTHM AND BLUES

Musique noire américaine apparue dans les année 40, empruntant au gospel et à la soul, mélange de réduction stylistique de swing et de blues électrique très rythmé, orchestré sur une base de boogie (Otis Redding, Wilson Pickett).

 

ROCK

Terme générique large, né de l'éclatement du rock'n'roll des années 50 en de multiples courants. Désigne aujourd'hui une nébuleuse de musiques électrifiées et d'influences diverses, des plus sophistiquées.

 

ROCK CALIFORNIEN

Ou "West Coast". Étiquette utilisée par les européens pour désigner le rock "cool" et mélodique de la côte Ouest des Etats Unis.

Synonyme de soleil et d'autoroutes, elle ne correspond pas à un genre musical précis, rassemblant autant les Eagles, Toto ou Fleetwood Mac, que des musiques plus sophistiquées (Steely Dan, Michael Franck...). Le contraire de l'agressivité proche du rock FM.

 

ROCKABILLY

Apparue à Memphis au même moment (début des années 50) que le Rock'n'Roll duquel il est très proche (Elvis Presley est passé de l'un à l'autre). Spécifiquement blanc, il tire davantage vers le hillbilly (Carl Perkins, Jerry Lee Lewis) et fait l'objet d'un retour dans les année 80 (Stray Cats).

 

ROCK'N'ROLL

Contraction de "rock" (balancer) et "roll" (rouler). Forme première du rock, née dans les années 50, de la combinaison du blues et de la country. Caractérisé par une interprétation instrumentale, vocale et gestuelle vigoureuse, et l'utilisation de l'électricité. Développé par des artistes tant noirs (Little Richard, Chuck Berry, Bo Didley) que blancs (Bill Haley, Eddie Cochran, Gene Vincent, Buddy Holly). Elvis Presley en reste le plus grand mythe.

 

SAMPLE

Échantillon de tout son (naturel, instrumental, synthétique, phases musicales ou bruits) enregistré et stocké en mémoire grâce à la technique numérique, pour être ensuite retravaillé. On peut tout sampler : une basse, des chants pygmées, le cri d'un oiseau. Devant la généralisation du phénomène, les réactions varient : pillage ou création ?

 

 

 

retour page réflexions-opinions