* La Foi chrétienne nie-t-elle l’archéologie ?
(L.A.B rédaction
Avant toute réponse, il est nécessaire de relire le texte initial de la Bible
Livre de la Genèse 1 :1 Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre. 2 La terre était informe et vide: il y avait des ténèbres à la surface de l'abîme, et l'esprit de Dieu se mouvait au-dessus des eaux. 3 Dieu dit: Que la lumière soit! Et la lumière fut. 4 Dieu vit que la lumière était bonne; et Dieu sépara la lumière d'avec les ténèbres. 5 Dieu appela la lumière jour, et il appela les ténèbres nuit. Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin: ce fut le premier jour.6 Dieu dit: Qu'il y ait une étendue entre les eaux, et qu'elle sépare les eaux d'avec les eaux.7 Et Dieu fit l'étendue, et il sépara les eaux qui sont au-dessous de l'étendue d'avec les eaux qui sont au-dessus de l'étendue. Et cela fut ainsi.8 Dieu appela l'étendue ciel. Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin: ce fut le second jour.9 Dieu dit: Que les eaux qui sont au-dessous du ciel se rassemblent en un seul lieu, et que le sec paraisse. Et cela fut ainsi.10 Dieu appela le sec terre, et il appela l'amas des eaux mers. Dieu vit que cela était bon.11 Puis Dieu dit: Que la terre produise de la verdure, de l'herbe portant de la semence, des arbres fruitiers donnant du fruit selon leur espèce et ayant en eux leur semence sur la terre. Et cela fut ainsi.12 La terre produisit de la verdure, de l'herbe portant de la semence selon son espèce, et des arbres donnant du fruit et ayant en eux leur semence selon leur espèce. Dieu vit que cela était bon.13 Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin: ce fut le troisième jour.14 Dieu dit: Qu'il y ait des luminaires dans l'étendue du ciel, pour séparer le jour d'avec la nuit; que ce soient des signes pour marquer les époques, les jours et les années;15 et qu'ils servent de luminaires dans l'étendue du ciel, pour éclairer la terre. Et cela fut ainsi.16 Dieu fit les deux grands luminaires, le plus grand luminaire pour présider au jour, et le plus petit luminaire pour présider à la nuit; il fit aussi les étoiles.17 Dieu les plaça dans l'étendue du ciel, pour éclairer la terre,18 pour présider au jour et à la nuit, et pour séparer la lumière d'avec les ténèbres. Dieu vit que cela était bon.19 Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin: ce fut le quatrième jour.20 Dieu dit: Que les eaux produisent en abondance des animaux vivants, et que des oiseaux volent sur la terre vers l'étendue du ciel.21 Dieu créa les grands poissons et tous les animaux vivants qui se meuvent, et que les eaux produisirent en abondance selon leur espèce; il créa aussi tout oiseau ailé selon son espèce. Dieu vit que cela était bon.22 Dieu les bénit, en disant: Soyez féconds, multipliez, et remplissez les eaux des mers; et que les oiseaux multiplient sur la terre.23 Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin: ce fut le cinquième jour. 24 Dieu dit: Que la terre produise des animaux vivants selon leur espèce, du bétail, des reptiles et des animaux terrestres, selon leur espèce. Et cela fut ainsi.25 Dieu fit les animaux de la terre selon leur espèce, le bétail selon son espèce, et tous les reptiles de la terre selon leur espèce. Dieu vit que cela était bon.26 Puis Dieu dit: Faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu'il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toute la terre, et sur tous les reptiles qui rampent sur la terre.27 Dieu créa l'homme à son image, il le créa à l'image de Dieu, il créa l'homme et la femme.28 Dieu les bénit, et Dieu leur dit: Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre, et l'assujettissez; et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, et sur tout animal qui se meut sur la terre.29 Et Dieu dit: Voici, je vous donne toute herbe portant de la semence et qui est à la surface de toute la terre, et tout arbre ayant en lui du fruit d'arbre et portant de la semence: ce sera votre nourriture.30 Et à tout animal de la terre, à tout oiseau du ciel, et à tout ce qui se meut sur la terre, ayant en soi un souffle de vie, je donne toute herbe verte pour nourriture. Et cela fut ainsi.31 Dieu vit tout ce qu'il avait fait et voici, cela était très bon. Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin: ce fut le sixième jour.
Chapitre 2 : 1 Ainsi furent achevés les cieux et la terre, et toute leur armée.2 Dieu acheva au septième jour son oeuvre, qu'il avait faite: et il se reposa au septième jour de toute son oeuvre, qu'il avait faite. 3 Dieu bénit le septième jour, et il le sanctifia, parce qu'en ce jour il se reposa de toute son oeuvre qu'il avait créée en la faisant.4 Voici les origines des cieux et de la terre, quand ils furent créés. Lorsque l'Éternel Dieu fit une terre et des cieux,5 aucun arbuste des champs n'était encore sur la terre, et aucune herbe des champs ne germait encore: car l'Éternel Dieu n'avait pas fait pleuvoir sur la terre, et il n'y avait point d'homme pour cultiver le sol.6 Mais une vapeur s'éleva de la terre, et arrosa toute la surface du sol.7 L'Éternel Dieu forma l'homme de la poussière de la terre, il souffla dans ses narines un souffle de vie et l'homme devint un être vivant.
Il y a suffisamment d’incohérences dans ce texte pour qu’il soit évident que le prendre à la lettre serait le dévoyer.
Nous avons le récit de Dieu créant notre univers dans un texte sobre. Quelques mots suffisent pour créer le monde et pour nous relater cette création.
Comment pourrait-il y en avoir plus, et quelle serait leur utilité ? Dieu s’adresse au rédacteur du Pentateuque, (probablement à Moïse) et, à travers lui, à un peuple dont le savoir scientifique et le vocabulaire est loin d’être le nôtre. De plus, Dieu n’a pas l’intention de nous raconter, par le menu, le comment de sa création. Le texte n’a pas d’ambition scientifique, il n’a d’autre utilité que notre tranquillité ; Dieu est à l’origine de notre monde et il en tient les rênes. Cela devrait nous suffire.
Faire de la forme et de l’ordre de la Création un sujet de débat ou discorde est stupide ! Le texte est suffisamment ambigu pour que chacun puisse y trouver matière à dispute avec des arguments sérieux.
La lumière existe avant les astres, alors que nous n’en connaissons pas d’autre. « La terre était informe et vide » avant qu’elle soit crée. Les jours existent avant que ce avec quoi nous les mesurons soit…. Etc…
Certes selon notre logique, ce récit peut sembler fantaisiste et on pourrait, malgré tout, être tenté d’argumenter ; soit avec des analogies scientifiques, soit avec des raisonnements tirés par les cheveux. Mais, même si nous n’avions aucun argument à mettre en avant, cela importe peu si on voit le résultat final. Ce que nous pouvons admirer, et encore actuellement, c’est que la Nature est créatrice d’Ordre et d’Équilibre. Cela n’est pas le fait du chaos et du hasard ; il n’y a aucune chance qu’en plaçant une bombe dans une imprimerie on puisse voir le Bottin s’imprimer spontanément. Les mutations que nous voyons modifier ce qui nous entoure sont souvent plus régressives que constructives. La Genèse nous rassure ; Il nous suffit de savoir qu’il y a eu une volonté organisatrice à notre milieu ; cette volonté étant celle de Dieu. Ensuite, si la science vient à confirmer que la vitesse de la lumière est la seule constante et que cette constante puisse régir les autres paramètres de la physique de l’Univers, on pourra donner une interprétation plus probable de la première étape de la création.
On pourrait, ainsi, esquisser des justifications, des interprétations possibles ; dire qu’il est écrit : « Que la terre produise… » (Gen 1:11,24) et que cette sorte d’autonomie demandée à la nature peut justifier Darwin et ses théories… Cela n’est pas nécessaire : l’image de la bombe dans l’imprimerie, associée à l’ordre et l’équilibre de la Nature suffisent à attester que notre Monde a été organisé. À voir ce que nous sommes capables d’en faire, il est évident que l’organisation vient de plus haut que nous.
Ainsi, la Bible ne dément en rien l’archéologie et les découvertes historiques des hommes. La Bible se finit par un texte dont l’aspect exclusivement symbolique saute à l’évidence ; pourquoi son début n’aurait-il pas les mêmes caractéristiques ? Si le mot qui exprime « Dieu » dans ce passage est un nom pluriel dans la langue originale, pourquoi « Adam » ne serait-il pas un nom générique pour l’Humain en général ? Bien des choses nous sont signifiées ainsi :
Livre de la Genèse 2 :19 L'Éternel Dieu forma de la terre tous les animaux des champs et tous les oiseaux du ciel, et il les fit venir vers l'homme, pour voir comment il les appellerait, et afin que tout être vivant portât le nom que lui donnerait l'homme.
Faut-il penser que ce passage nous décrit un invraisemblable défilé de tout le règne animal devant un Adam néologiste inventif, ou bien cela veut-il nous dire que l’Humain de ce moment-là est un être capable de conceptualiser et de classer ce qui l’entoure en espèces ?
Il en va de même pour tout les récits des premiers chapitres de la Génèse ; ils nous racontent, non ce qui s’est passé aux débuts de l’homme, mais ce qui fait qu’un être de la création est un Humain et non plus un animal. Ce récit nous révèle ce que nous sommes à nous-mêmes : l’Humain n’est plus un animal qui subit sans volonté l’ordre établi ; c’est un être doté d’un désir de s’élever, qui a des aspirations et, pour qui, la vie terrestre n’est pas suffisante. Les premiers chapitres de la Genèse montrent la recherche de l’homme et ses errances dans cette recherche : Caïn rejeté malgré ses bonnes intentions, les hommes du temps de Noé tentant de trouver leur bonheur dans le jour d’aujourd’hui, ceux de Babel qui veulent laisser une trace dans le monde qui dépasse leur nature humaine,… La Genèse parle d’Humanité, nous positionne quant à nous-mêmes et quant à Dieu et c’est sûrement là sa raison d’être, plutôt que pour nous expliquer scientifiquement l’origine de la Terre et des créatures qui y vivent.
Ainsi, les dinosaures, les divers homo-érectus, les datations au carbone 14 et les milliers d’années qui nous séparent ne sont pas en opposition avec les textes bibliques.
Il faut ajouter que ce type de lecture change aussi une conception étriquée de la relation de Dieu avec les humains. En effet, les Écritures, ne sont pas le journal intime de Dieu, c’est une lettre s’adressant aux hommes. Elle en emploie le langage et fait référence à ce qu’il connaît, elle utilise les mots et les notions qu’il peut comprendre, et quand il s’agit de Dieu, c’est forcement réducteur. On comprend, sans trop d’efforts pour ce qui est des « caractères physiques », quand il s’agit du « bras de l’Éternel » de sa « main », de son « souffle » etc… Est-ce que cela voudrait nous dire que Dieu aurait un bras ? une main ? et, qu’ayant un souffle, comme nous, il aurait des narines, une bouche et des poumons ? Il semble évident que créer une image divine ainsi anthropoforme réduit sa divinité. Il en est de même pour ses sentiments :
Livre de la Genèse 6:6 L'Éternel se repentit d'avoir fait l'homme sur la terre, et il fut affligé en son coeur.
Livre de l’Exode 32:14 Et l'Éternel se repentit du mal qu'il avait déclaré vouloir faire à son peuple.
Livre de l’Exode 34:14 Tu ne te prosterneras point devant un autre dieu; car l'Éternel est un Dieu jaloux.
Comment Dieu pourrait-il dire qu’il est jaloux alors que c’est, selon sa définition, un défaut ? Et, quand c’est un trait de caractère récurrent, un péché ? On comprend bien qu’il s’agit là du choix forcé du vocabulaire le moins mauvais pour exprimer, en un seul mot, un sentiment complexe qui parle d’une forme d’amour tellement forte qu’elle ne peut faire autrement que recevoir, en retour, l’exclusivité.
Comment Dieu pourrait-il se repentir de ses actes alors qu’il sait tout par avance et que tout ne fonctionne que selon ses plans ? On peut, à nouveau, redonner la même explication que ci-dessus : il n’y a pas de mots humains pour définir les sentiments de Dieu, donc on se sert de ce qu’on a : ce qui est forcement limitant et, de ce fait, faux. On peut aussi voir, dans ces expressions qui reviennent souvent, comment Dieu respecte le Libre-Arbitre : en effet, même s’il sait comment nous allons réagir et quels seront nos choix, il nous laisse toute liberté. Cette liberté, qui souvent, par ces choix, nous met en péril ou nous mène dans des voies égarées. À l’image d’un père devant les mauvais choix de ses enfants, Dieu ne peut avoir du plaisir à nous voir nous induire nous-mêmes en erreur et, à terme, nous faire du mal.